[…] les transcriptions des écoutes policières sont réalisées par des militaires, ce qui nous permet de savoir ce que les policiers ont dans leur besace...

- Vous conservez des doubles?

- Mais vous nous prenez pour des guignols? Votre attitude frise l'irrespect! Bien sûr, qu'on les garde!

- Non... je... c'est-à-dire...

- Nous sommes des militaires, monsieur. Nous avons nos propres services d'écoutes et nous branchons tous les gens qui peuvent présenter une menace pour l'armée. L'Encornet, par exemple, est sur écoutes depuis quinze ans, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, portables compris depuis qu'ils existent. C'est cette surveillance constante qui nous a permis de lui faire un brin de conduite et d'immortaliser sa rencontre avec Toto Riina. Même quand il occupait les hautes fonctions que vous savez, il est resté branché. Qu'est-ce que vous voulez... On s'est toujours méfié de ce truand.

- Et vous ne l'avez jamais dénoncé?

- Tant qu'il plume des civils, c'est aux civils de se débrouiller.

- Les écoutes militaires, vous les réalisez comment?

- Oh! Les systèmes sont trop sophistiqués pour vous les expliquer en deux minutes. Disons que nous disposons de plusieurs centres de collecte et que tout est centralisé à la tour Eiffel.

- C'est vrai qu'il y a une belle antenne.

- Elle est civile. Nous, nos communications sont transmises par fibres optiques. Elles arrivent sous le troisième pilier. Ça se passe sous terre. Vous descendez un escalier de quatorze marches, vous avez un petit palier, ensuite une autre marche, et vous vous retrouvez dans une immense salle. Là, il y a beaucoup de gens avec des casques sur les oreilles. Mais j'ai assez causé.

- Tout cela relève du secret-défense, non? […]