En 1791, le gouvernement britannique adopta l'Acte
constitutionnel comme nouvelle constitution. Puisque, selon celui-ci,
on devait former une chambre d'Assemblée, les premières élections
législatives eurent lieu dès l'année suivante.
Au printemps de 1792, ces élections se tinrent, mais elles différaient
grandement de celles d'aujourd'hui. Tout d'abord, le scrutin était
oral et public. Puis, la votation durait tant qu'il ne s'était pas
écoulé une heure entre deux électeurs. Il n'y avait
aussi qu'un seul bureau de scrutin par conscription.
Pour ce qui était du droit de vote, autant les femmes que les hommes
qui satisfaisaient aux conditions nécessaires pouvaient l'exercer.
(Ce fut seulement en 1834 que les femmes perdirent leur droit de vote pour
le retrouver en 1918 au niveau fédéral et en 1940 au Québec.)
Les conditions que l'on devait respecter pour pouvoir voter étaient
les suivantes : être âgé d'au moins 21 ans, être
citoyen britannique de naissance ou par conquête, être propriétaire,
ne pas avoir été condamné pour trahison et ne pas
être conseiller législatif, membre du clergé ou chargé
d'éducation.
Suite à ces premières élections, la chambre d'Assemblée
(malgré le fait que la population soit française à
95%) était formée de 35 Canadiens et de 15 Anglais. Le 17
décembre, on ouvrit la chambre d'Assemblée au palais épiscopal
de Québec, après qu'elle ait été reportée
4 fois. Puis, le lendemain, Jean-Antoine Panet fut élu président
de cette première assemblée.
Par la suite, les deux groupes de cette première chambre d'Assemblée
(les Anglais et les Canadiens français) s'affrontèrent. Puis,
le gouverneur, à la demande des députés anglais, déclara
que les les textes des lois devraient être rédigés
en anglais.
C'était d'ailleurs toujours ce dernier, le gouverneur, qui avait
le plus de pouvoir. Possédant le droit de véto, il pouvait
refuser, accepter ou modifier un projet de loi présenté par
l'Assemblée. De plus, il nommait et contrôlait les membres
des Conseils qui approuvaient et appliquaient les lois. Ainsi, les députés
élus n'avaient pas de réels pouvoirs et l'Acte
constitutionnel n'était pas une véritable démocratie.
Les conseils, finalement, se composaient essentiellement d'Anglophones.