Filles du roi

            Lors du premier recensement de la colonie, en 1666, Jean Talon (premier intendant) dénota que la population était généralement jeune et majoritairement masculine. Ayant décidé de prendre en charge le peuplement de la colonie, il tenta de remédier à la situation en faisant venir de France, entre autres, des «filles du roi».
            Ces filles étaient appelées «filles du roi», car ce dernier payait leur traversée. De plus, il leur offrait généralement une dot (cadeau de mariage) de 50 livres et leur fournissait quelques biens essentiels.
            Les filles recrutées pour traverser l'Atlantique provenaient majoritairement de La Salpêtrière, une dépendance de l'Hôpital général de Paris. À La Salpêtrière, on retrouvait des filles de petits nobles pauvres ainsi que des filles pauvres orphelines et sans dot. On leur enseignait la couture, le tricot et la lecture.
            Les filles qui immigrèrent en Nouvelle-France étaient généralement orphelines et sans avenir en France. Elles décidaient donc volontairement de partir vers «le nouveau monde» où elles espéraient pouvoir trouver le bonheur. De 1663 à 1673, la Nouvelle-France accueilla plus de 800 filles du roi.
            L'arrivée des filles du roi était un événement dans la colonie. Des centaines d'hommes célibataires se rendaient à Québec, où les filles débarquaient. Venues en Nouvelle-France dans le but de se marier et d'avoir des enfants, elles trouvaient vite un mari et pouvaient même se permettre de choisir. En effet, les hommes qui possédaient déjà une maison attiraient davantage les filles du roi, car elles savaient qu'elles s'évitaient ainsi les dures premières années d'installation.