La première guerre intercoloniale

            En Amérique, les tensions entre Anglais et Français étaient très élevées aux 17e et 18e siècles. Ainsi, dès que les métropoles (Angleterre et France) se déclaraient la guerre, les colonies se bataillaient aussi. Cela, même si les guerres coloniales avaient très peu d'influence sur les traités de paix.
            La première guerre intercoloniale se déclencha en 1689, lorsque la guerre de la ligne d'Augsbourg débuta. La guerre de la ligne d'Augsbourg éclata précisément le 17 mai 1689. La France affrontait l'Angleterre, l'Espagne, la Bavière et les Pays-Bas. La cause de ce conflit était que Jacques II avait été chassé du trône par Guillaume d'Orange et s'était réfugié en France, sous la protection de Louis XIV.
            Dans la nuit du 4 au 5 août des Iroquois, sous les ordres des Anglais, attaquèrent le village de Lachine, même si les Canadiens ne savaient même pas que la guerre était commencée. Les Iroquois massacrèrent 24 habitants (hommes, femmes et enfants) et en enlevèrent 70 dont 42 ne furent jamais revus. Les prisonniers furent torturés et tués. De plus, ils brûlèrent 56 des 77 maisons du village. C'était le tristement célèbre «Massacre de Lachine».
            Puis, pendant l'hiver 1690, les Français répliquèrent en faisant une série de raids contre des villages de Nouvelle-Angleterre tels que Corlaer, Salmon Falls et Fort Loyal. Les Anglais n'étaient pas habitués de se faire attaquer et les autorités coloniales décidèrent d'attaquer la vallée du St-Laurent.
            Ainsi, au printemps de l'année 1690, Phipps prit le contrôle de l'Acadie. Puis, il commença à assiéger la ville de Québec. Il envoya le lieutenant Savage porter une lettre à Frontenac, gouverneur des troupes françaises, qui lui commandait de se rendre d'ici une heure. Frontenac rétorqua : «Je n'ai point de réponse à faire à votre général que par la bouche de mes canons et à coups de fusil!». Finalement, les Anglais se replièrent et Québec fut sauvé.
            Par la suite, en trois années, un militaire canadien (Pierre Lemoyne d'Iberville) et des Français se chargèrent de chasser les Anglais d'Acadie, de Terre-Neuve et des postes de la baie d'Hudson que la Compagnie du Nord et la Hudson Bay Company se disputaient depuis plusieurs années.
            Les Anglais continuèrent à attaquer la vallée du St-Laurent, suite à l'échec du siège de Québec, mais ils le firent indirectement, c'est-à-dire qu'ils le faisaient par la voie des Iroquois. Une des attaques iroquoises était contre le fort de Verchères. Lors de celle-ci, Madeleine de Verchères (âgée de 14 ans) tint le coup avec 2 vieux soldats pendant plus d'une semaine.
            En 1697, le traité de Ryswick fut signé pour mettre fin à la guerre de la ligne d'Augsbourg qui durait depuis 8 ans. Cette entente de Statu quo ante Bellum ne tint pas compte des conquêtes d'Iberville : il dut donc rendre les postes conoquis à Terre-Neuve.