La Deuxième Guerre mondiale

           La crise économique qui débuta en 1929 se perpétua pendant les années 30. Pour reméder à la situation, plusieurs nouveaux partis politiques firent leur apparition. Certains d'entre eux présentaient des propositions extrêmes pour régler le problème de la crise économique. L'un d'entre eux était le parti fasciste.
            En Allemagne, Adolf Hitler était à la tête de ce parti. Pour remédier à la crise économique de l'Allemagne, il axa la production du pays sur l'armement. De plus, il instigua une nouvelle doctrine : le nazisme (abbréviation de National-Socialisme). Selon cette idéologie, on haïssait les juifs, on militarisait la société et on avait une politique extérieure agressive. Hitler n'était pas le seul à pratiquer pareille politique. En effet, en Italie et au Japon, les chefs Bénito Mussolini et Hiro Hito préconisait la même politique. Le Québec possédait même son propre parti fasciste, le parti national social-chrétien, dont Adrien Arcand était à la tête. Toutefois, le parti fasciste québécois ne joua pas un rôle déterminant dans la Deuxième Guerre mondiale car, dès qu'une menace ce fit sentir, Adrien Arcand fut emprisonné.
            Hitler commença par annexer l'Autriche à l'Allemagne et par envahir la Tchécoslovaquie en 1938. Le 23 août 1939, Hitler signa un pacte de non-agression avec l'U.R.S.S. Puis, le 2 septembre 1939, l'Allemagne envahit la Pologne. Dès le lendemain, puisque l'Allemagne refusait d'évacuer ses troupes de la Pologne, la France et l'Angleterre déclarèrent la guerre à l'Allemagne et la Deuxième Guerre mondiale débuta. Le Canada, étant désormais responsable de sa politique extérieure grâce au Statut de Westminster de 1931, pouvait décider ou non d'embarquer dans cette guerre. Il ne se fit pas attendre et, dès le 9 septembre de cette même année, il déclara à son tour la guerre à l'Allemagne.
            Suite à cette déclaration de guerre de la part du Canada, on appliqua les lois des mesures de guerre, c'est-à-dire que le fédéral avait des pouvoirs illimités. Une autre conséquence immédiate de la guerre au Canada fut la menace de la conscription. Ce sujet fut d'ailleurs le principal débat lors des élections provinciales au Québec en octobre 1939. William Lyon Mackenzie King promit d'ailleurs qu'il ne l'appliquerait guère, si les libéraux d'Adélard Godbout remportait ces élections, ce qui fut le cas.
            Pendant ce temps, la guerre continuait à rager en Europe. En effet, après la Pologne, l'Allemagne s'attaque aux pays scandinaves en 1940. Puis, au mois de mai 1940, à l'extrémité nord de la ligne Maginot, à travers l'Ardenne (une importante forêt), les armées allemandes réussirent à arriver en France. L'Allemagne envahit progressivement la France et, le 14 juin, les Allemands entrèrent dans Paris. Par la suite, ils franchirent la Loire, occupèrent tout l'Ouest et l'Est de la France et s'avancèrent même vers le Sud-Ouest.
            Puis, après la Norvège, les Pays-Bas, la Belgique et la France, Hitler voulut envahir l'Angleterre. Dès le 8 août 1940, une violente bataille aérienne débuta. Toutefois, au début du mois d'octobre, Hitler modifia ses plans : il décida de s'assurer de la maîtrise de la Méditerranée et du canal de Suez. Finalement, il réussit à envahir la Bulgarie et la Grèce. Au même moment, Hitler tenta de conquérir l'U.R.S.S., malgré le pacte de non-agression signé le 23 août 1939. Le 22 juin 1941, une armée allemande entra en U.R.S.S. Elle y demeura jusqu'à ce que, finalement, l'armée russe passe à l'offensive, au printemps 1944.
            Entre temps, pendant tous ces combat en Europe, le Japon tentait lui aussi de prendre de l'expansion en Asie et de conquérir la Chine. Le 7 décembre 1941, les Japonnais bombardèrent Pearl Harbour, une base navale américaine. Ce bombardement engendra l'entrée dans la guerre des États-Unis, en 1942. Les Américains redonnèrent en quelque sorte un nouveau souffle aux Alliés en leur fournissant du matériel ainsi qu'un énorme potentiel industriel et économique.
            Le président américain, Franklin Delano Roosevelt, participa aussi à une conférence secrète et d"une importance capitale à Québec, au mois d'août 1943. Le premier ministre britannique (Sir Winston Leonard Spencer Churchill) était aussi présent à cette conférence. Le premier minister canadien, William Lyon Mackenzie King, y jouait quant à lui le rôle d'observateur. Lors de cette conférence, on prépara le débarquement de Normandie qui eut lieu le 6 juin 1944. Ce débarquement marqua le début de la libération de la France, envahie par les Allemands. En effet, le 25 août 1944, Paris fut enfin libéré de l'emprise allemande.
            Les troupes allemandes continuèrent de se battre avec acharnement mais, malgré tout, l'Allemagne se rendit sans condition le 7 juin 1945. Quant à la guerre dans le Pacifique entre le Japon et les États-Unis, elle se termina le 2 septembre 1945. En effet, le Japon se rendit suite à l'utilisation de la bombe atomique par les Américains à Hiroshima et à Nagasaki.
            Finalement, le bilan de la Deuxième Guerre mondiale fut nettement plus désastreux que celui de la Première Guerre mondiale. En effet, elle fit environ 38 millions de victimes dans le monde, sans compter les nombreux blessés et les villes ruinées. Au Canada, on compte 41 000 morts ainsi que 53 000 soldats blessés ou portés disparus.

La Deuxième Guerre mondiale au Québec et au Canada :
            La Deuxième Guerre mondiale relança l'économie canadienne et québécoise, alors en crise, en stimulant la production. Tout d'abord, les demandes des Alliés en nourriture stimulèrent l'agriculture. Puis, la guerre permit de développer des industries de pointes (avionnerie, communication). De plus, l'effort de guerre occupa une place importante de la production industrielle. En effet, les manufactures de vêtements confectionnaient des uniformes pour l'armée; l'industrie chimique produisait des munitions, des bombes et des obus; les usines d'automobiles construisaient des chars d'assaut, des jeeps et des avions. Cette stimulation de la production fit évidemment augmenter le nombre d'emplois.
            De plus, le gouvernement s'impliqua grandement dans l'économie de guerre. Entre autres, il subventionna les industries, contrôla la production, stimula le rendement des ouvriers (publicité), intervint dans les relations de travail et émit les bons de la victoire (pour augmenter ses revenus).
            En 1942, le rationnement débuta dans le but de restreindre la consommation de certains produits et d'éviter le gaspillage. On rationna notamment le sucre, l'essence, le thé, les pneus (neufs et usagés) et le beurre.
            Outre cette participation «à l'arrière», le Canada envoya de nombreux soldats, soit environ 700 000 outre-mer. Quant au Québec, il forma 9 régiments francophones. De plus, l'armée canadienne était composée de 20% de Québécois. Cette armée canadienne joua d'ailleurs un rôle très important au cours de la Deuxième Guerre mondiale. En effet, même si ses troupes étaient sous le haut commandement de l'armée britannique, certaines divisions canadiennes s'illustrèrent individuellement tout au long du conflit telles que les Fusillers Mont-Royal et le Royal 22e Régiment. Les troupes canadiennes participèrent aussi activement à la libération de la France lors des débarquements de Dieppe en 1942 (ce fut un échec) et de Normandie en 1944 (ce fut un succès). De plus, la marine canadienne se donna une très bonne réputation en se spécialisant dans l'escorte de navires de ravitaillement.
            Finalement, nous ne pouvons parler de la Deuxième Guerre mondiale sans mentionner l'effort des femmes. Au foyer, elles ajustèrent leur budget aux nouvelles réalités et récupérèrent les matières recyclables. À l'usine, elles remplacèrent les hommes partis au front, mais gagnèrent 50% de moins que ces derniers pour le même travail. De plus, dans l'armée, les femmes occupèrent les postes de secrétaires, de commis de bureau, de mécaniciennes, de chauffeuses et d'infirmières. À cette époque, deux lois furent aussi votées en faveur des femmes, soit le droit de vote au Québec (en 1940) et le régime d'allocations familiales (en 1945).