Au
début du 20e siècle, le Canada connut un essor économique
sans précédent. Cette croissance coïncida avec l'arrivée
de Sir Wilfrid Laurier
au poste de premier ministre du Canada. Ce dernier, d'ailleurs, était
très optimiste concernant l'avenir du Canada et il croyait même
que le 20e siècle serait celui du Canada. De plus, la Première
Guerre mondiale (1914-1918) relança l'économie canadienne
et fit disparaître le chômage. Puis, suite à la Première
Guerre mondiale, il y eut ce qu'on appela «les années
folles» (de 1920 à 1929). Pendant cette période d'après-guerre,
la production, les investissements, les exportations, le crédit
et les prix augmentèrent. De plus, on pensait que rien n'arrêterait
le progrès. Toutefois, le 24 octobre 1929 (surnommée le «jeudi
noir»), la bourse de New York s'effondra.
Les actions perdirent donc de leur valeur et ne trouvèrent plus
d'acheteur (résultat de la spéculation). De plus, le krach
de la bourse de New York engendra l'effondrement de toutes les bourses
du monde dont celle de Montréal.
La crise économique ainsi engendrée provoqua de nombreuses
faillites de banques et d'investisseurs. L'activité économique
baissa donc de manière générale (récession)
et pouvait être représentée par un cycle
vicieux.
Conséquamment à cette crise, les États-Unis réduirent
leurs importations, forçant le Canada et le Québec à
baisser leurs exportations. Puis, comme le cycle d'une économie
en récession le démontre, tout s'enchaîna. On ralentit
la production, puis on ferma des usines, ce qui fit augmenter le chômage
et baisser les revenus (trop dramatiquement pour contrebalancer avec la
baisse des prix). Cette situation engendra la misère et la pauvreté.
En effet, les gens erraient dans les rues près des usines et s'efforçaient
de survivre malgré leur désespoir. La charité publique
et les gîtes pour les sans-abris organisèrent les secours,
mais furent très rapidement débordés. Cette misère,
en plus de l'allongement de la crise, força le gouvernement à
agir.
En effet, au début de la crise, le gouvernement n'intervint pas.
Toutefois, vers les années 1932-1933, il dut modifier son rôle.
Avant à crise, il préconisait le libéralisme économique,
c'est-à-dire que l'État limitait ses interventions dans le
secteur économique, laissant à l'entreprise privée
le soin d'assurer le développement économique. Pendant et
après la crise, le gouvernement devint interventionniste, c'est-à-dire
qu'il s'impliqua davantage dans l'économie.
D'ailleurs, il utilisa ses revenus pour créer des emplois et assurer
le secours direct (coupons valides pour l'achat de biens essentiels). Le
gouvernement intervint aussi de d'autres façons. En effet, il augmenta
les tarifs douaniers pour protéger les industries canadiennes. Il
mit aussi sur pied les travaux publics (construction de routes, de ponts,
d'édifices) et les camps de travail (pour les hommes célibataires)
dans le but de fournir du travail et des revenus aux sans-emplois. L'État
protégea aussi les ouvriers des abus de certains patrons et offrit
des primes de vent aux agriculteurs de l'Ouest pour limiter les effets
de la baisse des prix. En 1935, le gouvernement créa un programme
de retour à la terre (le plan Vautrin), prôné par l'Église,
dans le but de sortir les ouvriers de la misère des villes. Malheureusement,
malgré les mesures prises par le gouvernement, le chômage
ne fut pas enrayé et des millions de miséreux continuèrent
à errer dans tout le pays à la recherche d'un emploi.
De plus, au cours des années 30, à cause de la crise économique,
les libéraux et les conservateurs perdirent de leur popularité.
On vit donc de nouvelles doctrines et de nouveaux partis faire leur apparition.
Au Québec, notons l'Action libérale nationale de Paul Gouin,
le Parti national social-chrétien (parti fasciste) d'Adrien Arcand
et l'Union nationale de Maurice
Duplessis.
Finalement, la Deuxième
Guerre mondiale qui débuta en 1939 relança l'économie
canadienne, stimula la production et fit baisser le chômage. Elle
sortit le Canada et le Québec de la crise économique de 1929,
mais les emporta dans la
plus dévastatrice des guerres.