La Proclamation Royale fut la première constitution de la colonie.
Elle dictait donc la façon dont serait divisé et administré
le territoire de l'Angleterre en Amérique. Cette constitution entra
en vigueur le 7 octobre 1763. La Proclamation Royale avait comme principal
objectif l'assimilation des Canadiens français et, de plus, elle
favorisait la venue d'immigrants anglais. Ainsi, elle instaura des institution
politiques conformes à la tradition britannique.
En effet, la Proclamation Royale réduisait le territoire des «vaincus»
à la vallée du St-Laurent (de l'île d'Anticosti aux
Grands-Lacs, ceux-ci en étant exclus) et incitait les colons anglais
à venir s'installer sur ce territoire. Ce territoire portait le
nom de «Province of Quebec». On exclut le Labrador de la Province
of Quebec pour éviter les contacts entre les Canadiens et les Français
de St-Pierre et Miquelon.
Un autre élément très important de cette constitution
concernait le territoire. Il résidait dans le don que l'Angleterre
fit aux Amérindiens du territoire situé entre les Appalaches
et le Mississippi, de la Floride à la Baie d'Hudson. Tous les Blancs
étaient exclus de ce territoire.
De plus, cette constitution rendait la traite des fourrures libre, c'est-à-dire
qu'ils suffisait de demander une licence émise gratuitement. La
Proclamation Royale mettait aussi en vigueur les lois civiles et criminelles
anglaises. En plus, on devait former une chambre d'Assemblée le
plus tôt possible et un gouverneur était nommé
par Londres. George III, roi de l'Angleterre, envoya aussi des directives
bien précises au premier gouverneur de la colonie, James
Murray, quelques semaines après la nomination de ce dernier.
Selon celles-ci, on devait refuser toute autorité relevant du pape,
préconiser la religion protestante (ainsi que ses écoles)
et obliger tous ceux qui occupaient un poste administratif et gouvernemental
à renier la foi catholique (par le serment du Test).
Le premier gouverneur de la colonie réalisa rapidement que l'application
intégrale de cette constitution causerait un profond mécontentement
dans la majorité canadienne. Cette puissance démographique
des Canadiens (due à la faiblesse de l'immigration anglaise) l'amena
alors à modifier quelque peu cette constitution, sans toutefois
en modifier l'objectif principal. En effet, il visait encore l'assimilation
des Canadiens français, mais il souhaitait que ceux-ci s'anglicise
par eux-mêmes, c'est-à-dire progressivement. Il adopta donc
une politique de tolérance qui visait aussi à éliminer
la résistance des Canadiens face aux conquérants.
Cette politque remettait la formation d'une chambre d'Assemblée
à plus tard. De plus, Murray
s'entoura de conseillers sympathiques aux Canadiens. Il créa une
cour de justice pour les Canadiens (cour des Plaids communs) où
l'on permettait l'application des lois civiles françaises. Les protestants
étant très peu nombreux, Murray
admit même des avocats et des jurés catholiques (donc canadiens)
dans les cours de justice. Concernant la religion catholique, il toléra
la pratique de celle-ci, nomma un évêque catholique et se
montra même tolérant envers ceux qui refusaient de prêter
le Serment du Test.
Le politique de tolérance de Murray
déplut fortement aux marchands anglais qui désiraient l'application
intégrale de la Proclamation Royale. Ils contestèrent fortement
et firent de nombreuses pressions. Finalement, James
Murray fut rappelé à Londres en 1766 et on le remplaça
par Guy Carleton. Toutefois,
Carleton adopta la même
attitude de tolérance que son prédécesseur à
cause de la majorité francophone et de l'instabilité
des colonies anglaises du sud.
-->
Organigramme de la proclamation royale
-->
Extrait de la proclamation royale
-->
Événements importants dans l'histoire du Québec et du Canada qui eurent lieu durant la proclamation royale