Rapatriement de la constitution

            Lors du référendum sur la Souveraineté-Association, en 1980, Pierre-Éliott Trudeau (alors premier ministre du Canada) promit qu'il y aurait un renouvellement du fédéralisme canadien à l'avantage du Québec si le «NON» l'emportait. Il avait d'ailleurs affirmé, le 14 mai, à l'aréna Paul-Sauvé : «Votre NON sera un OUI pour le changement». Le camp du NON l'emporta, avec 59,6% des votes. Pourtant, le rapatriement de la constitution représenta un changement, certes, mais n'avantageait guère le Québec.
            En 1981, Trudeau voulait rapatrier la constitution à Ottawa. Cependant, puisque la constitution avait été votée par le parlement britannique en 1867 (AANB), ce dernier était le seul à pouvoir la modifier. Pendant la nuit du 4 novembre au 5 novembre 1981, que l'on surnomma la «Nuit des longs couteaux», Trudeau rencontra tous les premiers ministres des provinces, à l'exception de René Lévesque (premier ministre du Québec). Les premiers ministres des provinces anglophones signèrent la nouvelle constitution. René Lévesque l'apprit le lendemain matin et quitta Ottawa furieux.
            Par le rapatriement de la constitution, Pierre-Éliott Trudeau reconnut la perte du droit de véto pour le Québec, annula la compensation fiscale (que René Lévesque réclamait suite à la perte du droit de véto) et intégra la Charte des droits et libertés canadienne. Cette charte reconnaissait l'égalité des personnes et le libre choix de la langue d'enseignement.
            De plus, par cette nouvelle constitution, le Québec, isolé, voyait ses pouvoirs diminués sur le plan de la culture et de l'expansion. Il refusa de signer et, jusqu'à aujourd'hui, il ne l'a pas encore signé. Pourtant, plusieurs conférences eurent lieu dans le but d'inclure le Québec dans la constitution canadienne (Accord du lac Meech, Accord de Charlottetown). Toutefois, le Québec, bien qu'il ne soit pas signataire de l'accord conclu en 1982, doit s'y assujettir.
            Donc, la nouvelle constitution fut promulguée le 17 avril 1982, sans le consentement du Québec. Ce fut en effet à cette date que la reine Élizabeth II apporta la consitution rapatriée à Ottawa, après que la Loi constitutionnelle ait été approuvée par le Parlement de Westminster.

--> Événements importants dans l'histoire du Québec et du Canada qui eurent lieu depuis le Rapatriement de la Constitution