Messieurs les Députés,

C'est un grand honneur pour les Hongrois de la Voivodine de savoir que durant votre breve visite á Belgrade, vous consacrerez un peu de temps pour prendre conaissance également de nos inquiétudes et de nos avis.

Durant la période écoulée. les Hongrois de la Voivodine, ainsi que leur organe représentatif, la VMDK a du passer par de dures épreuves. En effet, le pouvoir Serbe a essayé de casser notre éthnie, autochtone sur leur sol, par des pires moyens de la guerre psychologique. Suite mobilisations forcées et propagande militariste, c'est environ quarante mille Hongrois, principalement des jeunes qui ont quitté le pays. Ce n'est qu'au prix de grands efforts, avec l'aide de Madame Annemarie Demmer, directrice auprés du Haut Commissariat des Nations Unies Pour les Réfugiés á Geneve que la VMDK a réussi a empecher le Pouvoir Serbe a faire venir des réfugiés dans les communes habitées en majorité par les Hongrois, dans le but de charger artificiellement leur composition éthnique.

La propagande antihongroise constante a détérioré sensiblement les rapports humains mutuels entre les habitants. Une conséquence directe de cette situation consistait dans le fait, que le chomage a frappé davantage les Hongrois que les Serbes. Pendant ce temps, le Parlement Serbe a accepté 18 lois et dispositions, diminuant ou supprimant les droits existant des minorités. Dans les tribunaux, comme dans l'administration, ce n'est que tres rarement qu'on trouve un juge ou on fonctionnaire hongrois. La situation est un peu moins grave dans les services spécialisés des autonomies, ou on a laissé a leur poste quelques fonctionnaires hongrois.

La VMDK, organe représentatif des Hongrois de la Voivodine a déclaré des 1990, que les Hongrois de la Voivodine de désirent point participer a la polemique des peuples Slaves du Sud. Aussitot apres l'éclatement des hostilités, durant les combats de Vukovar, elle a fait appel aux Hongrois a ne point participer aux combats.

La VMDK, ainsi que les Hongrois de la Voivodine étaient des le début contre la guerre, car ils considérent que conformément a la Charte de Paris, ils n'existent pas actuellement en Europe des divergences d'interets conflictuelles, ne pouvant etre résolues que par des armes. Nous soutenons l'activité du groupe de liaison, ainsi que le projet d'accord proposé par lui.

Nous constatons avec satisfaction que parmi les hommes politiques s'occupant des problemes de la region des peuples Slaves du Sud l'idée d'autonomies élargies progresse de plus en plus. Selon nos conceptions, l'autonomie politique est la compromis le plus équitable entre le séparatisme et le centralisme basés sur l'état-nation. Des pays anciennement socialistes, proies de contradictions internes, en soutenant des autonomies, se rapprochent les uns des autres, ainsi qu'a l'Europe.

La situation des Hongrois de la Voivodine est ouverte et n'est point solutionnée. Ses aspirations vers l'autonomie ne sont pas acceptés par le Pouvoir Serbe. Il continue a éviter le dialogue politique, malgré ses promesses faites aussi bien a la VMDK, qu'au Ministre Hongrois des Affaires Étrangeres.

Messieurs les Députés,

Les Hongrois autochtones de la Voivodine ne désirent pas s'assimiler. Ils visent a une réintegration politique a la communauté hongroise du Bassin des Carpathes, mais n'exige pas des modifications de fronteres. Ils en sont persuadés que la promotion d'une autonomie tripartite, ne met point en danger la souveraineté de l'état serbe. Elle rend possible, cependant aux Hongrois de la Voivodine de résoudre leur propres problemes en accord aved la constitution serbe. L'autonomie est condition indispensable de la sauvegarde de notre identité nationale.

Vu que la VMDK, comme les Hongrois de la Voivodine, représentent un facteur actif de la transformation démocratique de la Serbie, l'octroi de l'autonomie réclamée serait suspectible de contribuer efficacement au dénouement de la crise actuelle, ainsi qu'a la stabilisation de la région.

Compte tenu de ce que nous venons de vous avoir ci-dessus résumé, nous vous prions de bien vouloir nous aider en la réalisation de nos buts proposés. L'ouverture d'un dialogue entre la direction serbe et la VMDK serait particulierement important. Nos pourparlers avec le Président Miloševic, nous ont convaincu, qu'un accord démocratique est non seulement possible, mais souhaitable également des deux parties.

Je vous prie de croire, Messieurs les Députés, a mes sentimes tres distingués.

Ágoston András

Président

Belgrade, 31 aout 1994.