En me réveillant, le lendemain, je me suis demandée si je n’avais pas rêvé ou si ce n’était pas la faute des deux verres de vodka que j’avais bus. Je tournai la tête vers la table de chevet… Il y avait bel et bien deux verres vides. Avec un soudain regain d’énergie, je sautai hors du lit et me précipitai dans la douche. Il était dix heures trente lorsque j’en sortis. Je me fis sécher les cheveux, m’habillai et allai réveiller les filles.
- Debout, paresseuses ! lançai-je en ouvrant les rideaux pour laisser entrer les magnifiques rayons du soleil.
La journée s’annonçait encore chaude. Les deux adolescentes s’étirèrent en grognant et s’assirent dans leur lit.
- Il est encore tôt ! se plaignit Cat.
- Il vous reste tout juste du temps pour vous lever, vous habiller et venir me rejoindre pour le dîner dans ma chambre. Je vous attends dans une heure !
Je les ai laissées se préparer et je suis retournée dans ma chambre. Je me suis alors mise à tourner en rond, attendant l’appel de Nick. J’essayais d’imaginer ce qu’il me dirait, comment se passerait le repas, quand on frappa à la porte. J’ouvris et, à mon grand plaisir, c’était lui !
- Désolé de ne pas avoir appelé, je ne me souvenais plus du numéro de ta chambre et tu ne m’as pas dit ton nom de famille, mais je savais que c’était la cinquième à droite en sortant de l’escalier. dit-il en entrant. Je te dérange ?
- Non, pas du tout. Installes-toi, les filles vont arriver bientôt. Oh ! Je dois te dire qu’elles ne parlent pas beaucoup anglais. Je vais traduire.
- Tu parles très bien l’anglais, toi. Je croyais qu’un de tes parents te l’avait montré.
- Je l’ai appris à l’école et je le pratique lorsque j’accompagne les voyageurs.
- J’avais oublié que tu étais conseillère en voyages. Tu parles l’italien ?
- Non, l’espagnol, mais moins souvent que l’anglais.
- Tu es chanceuse de voyager ainsi.
- Comme si toi, tu ne voyageais jamais !
- Oui, mais c’est toujours pour le travail, comme toi d’ailleurs.
- Disons que c’est moins contraignant que pour toi. J’ai souvent des temps libres et je profite des plages !
- C’est ce que je disais, tu es chanceuse !
C’est à ce moment que ma sœur entra dans ma chambre par la porte communiquante.
- Je suis prête et Jess s’en vient. Qu’est-ce qu’on mange ?
Elle tourna la tête et vit que je n’étais pas seule.
- C’est… c’est…
- Nick Carter !
En entendant son nom, celui-ci se leva et s’avança vers Cat, la main tendue.
- Bonjour ! lui dit-il en français.
- B-bonjour, répondit Cat. Mais, qu’est-ce que ça veut dire ? dit-elle à mon intention.
- Je l’ai rencontré, hier soir, en allant chercher de la glace.
- Je reviens !
Elle repartit d’où elle venait et ferma la porte. Nous avons pu l’entendre crier à Jessica et celle-ci se mit à crier aussi, sans que je puisse comprendre ce qu’elles disaient.
- C’était ma sœur, Cat, dis-je à Nick, aussi surpris que moi de cette situation.
- J’avais deviné, elle te ressemble un peu.
- C’est ma demi-sœur.
Justement, elle revint en compagnie de Jessica, toutes deux le sourire aux lèvres. Je leur ai expliqué comment j’avais rencontré Nick et que c’est lui qui avait tenu à venir dîner avec nous.
- C’est très gentil, dit Cat.
- Ça me fait plaisir et je n’avais rien de prévu, aujourd’hui.
- Tu es seul, ici ? Demandai-je.
- Non, mais les autres sont toutes avec leurs femmes ou copines et AJ est sorti tard, hier soir. Nous repartons demain matin.
- Nous aussi ! dit Jessica, qui avait comprit.
- Alors, est-ce qu’on mange ? J’ai faim !
Nous avons donc commandé à la chambre un petit buffet de style brunch. Nous avons bavardé, moi traduisant quelques fois pour Nick ou les filles. C’était si agréable que j’aurais voulu que ça ne finisse jamais ! Il était là, avec nous, comme s’il n’était personne d’important ou plutôt, célèbre. Quelque temps après le repas, il repartit, promettant qu’on se reverrait avant son départ. Comme nous avions encore une journée et une nuit à passer à Montréal, ma sœur et Jessica voulurent aller magasiner au Centre Eaton… en métro ! Je les ai laissées aller et moi, je pus profiter de la piscine de l’hôtel. Je me rendis au plongeoir et sautai, nageant sous l’eau jusqu’au bout de la piscine. Comme dans les films, lorsque je sortis la tête de l’eau, Nick se tenait debout.
- Salut ! me dit-il. Je ne suis pas le seul à avoir eu envie d’une baignade.
- Tant mieux, je n’aime pas être seule dans l’eau.
- J’arrive !
Puis il sauta, éclaboussant partout autour de lui. Il fit une longueur et revint près de moi.
- Ça fait du bien, dit-il.
- Oui… répondis-je, soudain mal à l’aise d’être si près de lui et si peu habillée.
- J’ai vraiment apprécié les quelques heures que j’ai passées en ta compagnie.
- Moi aussi.
- On doit te l’avoir dit souvent mais, tu es très jolie, Mariana.
- Et toi, tu dois l’avoir dit plus d’une fois !
- Peut-être, mais, si je le dis, c’est que je le pense vraiment.
- On doit te l’avoir dit très souvent mais, tu n’es pas mal non plus ! Répliquais-je en souriant.
C’est alors que l’impensable se produisit. Il agrippa mon bras, me tira vers lui (assez facilement vu notre poids dans l’eau) et m’embrassa. Ce fut le plus doux et tendre baiser de mes vingt-six années de vie ! Mais soudainement, mon cerveau se mit à tourner à cent miles à l’heure : il était un Backstreet Boy, un chanteur très connu et adulé qui n’était là que pour quelques heures encore et il ne risquait pas de revenir avec longtemps. Je me suis séparée de lui malgré moi et sortis de la piscine.
- Je ne peux pas, lui dis-je en prenant mon peignoir.
Je quittai la pièce avant qu’il n’aie pu faire un mouvement et me suis retrouvée dans l’ascenseur. Arrivée à mon étage, je regrettais déjà d’être partie comme ça. Après tout, j’avais vingt-six ans et je pouvais parfaitement vivre quelques heures de plaisir avec ce magnifique jeune homme qui avait amplement l’occasion de choisir avec quelle fille il voulait passer du temps. J’allai donc à ma chambre et pris une douche pour enlever le chlore sur ma peau et mes cheveux. En sortant de la salle de bain, j’entendis frapper à la porte. J’allai ouvrir, oubliant momentanément que je n’avais qu’une serviette autour de moi.
- Écoute moi ! Dit Nick en me poussant pour entrer. J’ai eu quelques problèmes avec les filles au cours de la dernière année et je m’étais juré de ne pas en approcher une avant très longtemps mais… Tu es différente de celles que j’ai connues, je me sens bien avec toi et c’est pourquoi j’ai eu envie de t’embrasser et que j’en ai encore envie.
Je ne savais pas quoi répondre. En fait, qu’y avait-il à répondre ? Que, moi aussi, j’avais une folle envie de l’embrasser et même plus ? Que j’en avais rêvé pendant des années ? Réalisant que je n’avais rien à répondre et croyant que c’était par manque d’intérêt, Nick tendit la main vers la porte et l’ouvrit. Mon réflexe fut de lever le bras pour l’en empêcher.
- Ne pars pas…
Il se tourna vers moi et, lentement, comme pour être bien sûr que c’est ce que je voulais, il se pencha et déposa ses lèvres sur les miennes. Ce fut un autre baiser doux et tendre qui devint pressé et passionné. La serviette qui était sur ma tête tomba et l’autre ne tarda pas à la rejoindre.