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Une vie

Copyright © 1999 Caroline Brousseau

Prologue

J'ai décidé d'écrire cette histoire pour mes enfants, leurs enfants et tous les enfants, peu importe leur âge, qui aiment entendre l'histoire de la rencontre de leurs parents.

Je me suis donc replongée dans cette vie qui était la mienne à l'âge de 18. Vous lirez alors ce texte en entrant dans l'esprit d'une jeune femme qui découvre le vrai amour après avoir subi plusieurs échecs. Histoire banale, semble-t'il, mais avec des personnages importants et véridiques.

Tournez la page et découvrez ce que j'étais avant les années 2000, soit en l'an de grâce 1999. Tout commença au mois de juin.

Avec amour,

M. B. C....................................


I.

Des boîtes, des boîtes et des boîtes... C'était tout ce que je voyais dans ce qui était devenu ma nouvelle chambre. Nouvelle chambre, nouvelle ville, nouveau pays... Telle était ma vie depuis mes 5 ans. Nous avons déménagé 5 fois, celle-là comprise. J'ai d'abord habité au Canada -où je suis née-, ensuite en France, en Angleterre, en Allemagne et maintenant, aux États-Unis. Tout ça c'est à cause du travail de mon père...
Oh! Je suis là à vous parler de mes nombreuses citoyennetés mais je ne me suis pas présentée! Je m'appelle Mylène Brown, à cette époque, j'avais 18 ans (19 en septembre) et je suis née à Montréal. Ma mère est québécoise et mon père ontarien, de là mon prénom français et mon nom anglais! Ah! Et je suis enfant unique. Je disais donc que j'avais plusieurs citoyennetés: Canadienne -de naissance-, Française, Anglaise et Allemande -de résidence. Lorsque mes parents se sont rencontrés, mon père, Charles Brown, travaillait au ministère des affaires étrangères. Quand j'ai eu 5 ans, il fut nommé ambassadeur du Canada. C'est pourquoi nous sommes allés dans ces pays et pourquoi j'étais alors aux États-Unis. Mais j'étais heureuse d'être revenue en amérique, quoique cette amérique-là fut anglaise. Ma langue maternelle est le français mais j'étais bilingue... même trilingue. Je maîtrisais parfaitement l'anglais et l'allemand.
Après avoir passé un an à Washington, mon père qui adorait les États-Unis s'était mit en tête de devenir Gouverneur de l'état de la Floride. Il avait plusieurs amis hauts placés alors, je ne doutais pas qu'il ait de bonnes chances aux élections. C'est pourquoi j'étais devenue une Américaine comme toutes les autres, telle que décrétée par le président Clinton lui-même!

Vous connaîssez donc les raisons pour lesquelles j'étais, pour la cinquième fois, face à une montagne de boîtes. Bien sûr, j'aimais la nouvelle maison, je les avais toutes aimées, mais j'espérais à chaque fois que nous resterions là pour toujours. Je chérissais l'espoir de rentrer au pays pour y rester bien que j'y retournais aux deux ans avec maman. Ce jour-là, donc, j'entrepris de déballer les boîtes en faisant une pause pour dîner. Je rangeai mes vêtements et effets personnels en premier. Après un rapide repas pour souper, je décidai d'aller visiter la ville qui venait de m'accueillir. C'était Tampa.

- Sois prudente, mon poussin! dit ma mère. Elle me parlait toujours en français et mon père en anglais. C'était comme une règle dans la maison depuis que j'étais née.
- Comme toujours, m'man! Et si j'ai un problème, j'ai mon cellulaire! répondis-je en l'embrassant.
Je pris mes clées, mon téléphone et mon sac puis je sortis de la maison. Ma voiture, une magnifique Ford Mustang noire, était garrée devant la maison. Mon père me l'avait offerte lorsque nous étions arrivés à Washington et je n'avais pas voulu m'en séparer lorsque nous étions partis pour Tampa.
Je fis le tour du quartier pour essayer de repérer une bibliothèque ou un centre d'achats. Je regardais aussi les maisons sur le bord des plages, par pur plaisir. Je m'étais toujours intéressée à l'architecture. J'adorais aussi peindre, chanter et je m'intéressais à la photographie. J'aimais poser des choses et les reproduire sur une toile.
Je m'arrêtai soudainement devant une magnifique maison. Elle était entourée d'une immense grille de métal. Une allée d'au moins deux cent mètres menait à la maison. Je gravai l'image dans ma tête, n'ayant pas de papier ni crayon et reparti en essayant de me rappeller du chemin jusqu'à ce qui était désormais chez moi.
Après 5 minutes de voiture, je me garrais dans l'entrée et me précipitais dans mon atelier pour brosser un croquis de la maison. Cette pièce, au-dessus du garage, avait été la première à être arrangée. C'était mon sanctuaire où personne ne pénétrait -comme dans toutes les autres maisons que nous avions eues. Mon père avait même fait installer un intercom pour pouvoir me parler sans monter jusque là. Je pris une toile et commencai à peindre en fermant les yeux par moments pour revoir la maison. Après trois heures à m'acharner sur la toile, je laissai tout en plan et allai me coucher. Habituelllement, je terminais toujours une toile mais parfois, l'inspiration faisait défaut alors je me couchais ou faisais autre chose jusqu'à ce que ça revienne.

- Je vais devoir retourner voir cette maison, je manque de détails. dis-je à Missy, ma petite chienne et meilleure amie, en entrant dans ma chambre.
Je me couchai et lui fit signe de venir me rejoindre. Elle sorti de son panier et vint se blotir dans mes bras. Elle était adorable! À cette époque, c'était un bébé. Elle était de race Golden Retriever. Je l'avais achetée à Washington, deux mois auparavant. Elle venait tout juste d'être sevrée. Dès que je l'avais vue, j'ai su que je devais la prendre. Ça été le coup de foudre!
Je caressai son doux poil blond en lui racontant ma soirée puis je l'embrassai sur la tête et lui souhaitai bonne nuit. Elle se leva et alla se coucher à mes pieds. Elle avait à peine trois mois et elle comprenait que "Bonne nuit" signifiait que je voulais dormir et qu'il était temps pour elle de faire pareil.


Chapitre 2
Introduction
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