Jacques Cartier

           Né à Saint-Malo (Bretagne) en 1491, ce marin français acquit de l'expérience en navigation lors de certains voyages au Brésil et à Terre-Neuve. En 1532, sa vie prit un tournant qui chambarda toute son existence: il fut présenté à François 1er, roi de France, par l'abbé Jean Le Veneur qui vanta les mérites de Cartier. Finalement, François 1er décida de financer une expédition dans le but de découvrir des richesses (comme l'avaient fait les Espagnols en Amérique du Sud) à même le trésor royal. Il la confia à Jacques Cartier. Le 20 avril 1534, les deux navires chargés de cette mission quittent le port de Saint-Malo, vers le Nouveau-Monde. Ce voyage deviendra historique et capital...

1er voyage
           Après 20 jours de navigation (le 10 mai 1534), Cartier et son équipage atteignirent Terre-Neuve. Ils sondèrent les côtes de cette grande île, du Labrador, de la Côte-Nord, du Nouveau-Brunswick et de la Gaspésie. Au cours de ces explorations, ils rencontrèrent certains Amérindiens, notamment les Micmacs, en Gaspésie. Les Français leur offrirent alors des couteaux et d'autres ferrements. Ils tentèrent aussi d'échanger ces objets contre des peaux de fourrures, ce qu'ils firent sans trop de difficultés…
           Par la suite, Cartier explora la baie des Chaleurs. Le 24 juillet, il met pied à terre à la Pointe-de-Penouille (près de l'actuelle ville de Gaspé) et décida de prendre officiellement possession du territoire: il planta donc une croix. « Nous fîmes faire une croix de trente pieds de haut, qui fut faite devant plusieurs (Amérindiens), sur la pointe de l'entrée dudit havre, laquelle nous mîmes un écusson en bosse, engravé en grosse lettre de forme où il y avait VIVE LE ROI DE FRANCE. Nous plantâmes cette croix sur ladite pointe, devant eux, lesquels nous regardaient faire et planter. »
           Avant de repartir vers la France, Cartier convainc Donnacona (chef des Amérindiens) de lui laisser amener ses 2 fils, Domagaya et Taignoagny, en France.

2e voyage
           Dès l'année suivante, en 1535, Cartier revint en Nouvelle-France. En effet, François 1er autorisa une seconde expédition et fournit 3 navires (la Grande Hermine, la Petite Hermine et l'Émerillon) probablement assoiffé des richesses et du pays mystérieux dont lui parlèrent les fils de Donnacona.
           Au cours de ce deuxième voyage, les relations avec les Amérindiens devinrent moins cordiales, ce qui n'empêcha cependant pas Jacques Cartier de remonter et d'explorer le fleuve Saint-Laurent (qu'il nomma « rivière du Canada ») jusqu'à Hochelaga (emplacement maintenant occupé par Montréal). Par la suite, il revint s'installer près de Stadaconé (site actuel de la ville de Québec) et l'hiver québécois fit son apparition. L'équipage français apprit rapidement à le connaître et dut aussi affronter le scorbut. Heureusement, les Amérindiens enseignèrent au Français que l'Annedda (cèdre blanc) permettait de guérir cette terrible maladie...
           Il repartit vers la France par une route au sud de l'île de Terre-Neuve. Il fut le premier à emprunter ce passage dorénavant connu sous le nom de détroit de Cabot.

3e voyage
           En 1541, pour ce troisième voyage, Jacques Cartier fut nommé lieutenant du chef de l'expédition, François de La Rocque, sieur de Roberval. Ayant comme principales missions de découvrir de l'or, de fonder une colonie et de convertir les Amérindiens à la foi catholique, Cartier et Roberval échouèrent... En effet, bien qu'ils crurent avoir découvert de l'or et des diamants près de Stadaconé, ce voyage fut un échec. Jacques Cartier partit pour la France en 1542 avec les «trésors» qui s'avérèrent finalement être simplement de la pyrite de fer et du quartz, deux minéraux sans valeur commerciale. L'expression «faux comme des diamants du Canada» date d'ailleurs de cette époque...

           Le roi de France, François 1er, se désintéressa de la Nouvelle-France suite aux résultats décevants de ces 3 voyages. Quant à Jacques Cartier, considéré comme le découvreur du Canada par plusieurs, il ne revint plus en Nouvelle-France... Il rédigea cependant un compte rendu de ces expéditions en Nouvelle-France qui fut publié en 1545. Il décéda en 1557.