Montréal (Ville-Marie)

            Paul Chomedey de Maisonneuve, Jeanne Mance, le gouverneur Montmagny, les pères jésuites et plusieurs autres débarquèrent le 17 mais 1642 sur l'Île de Montréal, pour y fonder Ville-Marie. Ce poste fut le seul qui fut fondé exclusivement pour des motifs religieux.
            Rapidement, Maisonneuve y fit construire un petit fort. Puis, à l'automne de la même année, Jeanne Mance fonda l'Hôtel-Dieu, le premier hôpital de Ville-Marie.
            Un événement marqua l'histoire de Ville-Marie, au cours de l'année de sa fondation, en 1642. En effet, au jour de Noël de cette année, le fleuve Saint-Laurent menaça d'inonder le poste de traite de Ville-Marie. Maisonneuve promit alors qu'il planterait une croix sur la montagne si les eaux se retiraient... Ce fut d'ailleurs ce qui arriva, et Maissonneuve, tenant sa promesse, transporta lui-même la croix qui fut érigée au sommet de l'actuel Mont-Royal.
            Par la suite, Maisonneuve gouverna Ville-Marie qui devint rapidement le principal poste de traite de la colonie, même si elle avait tout d'abord été fondée uniquement pour des motifs religieux. En effet, sa position stratégique prit le dessus sur les nombreuses guerres iroquoises qui y avaient lieu.
            En 1658, Marguerite Bourgeoys fonda la première école à Ville-Marie. En 1685, on commença à ériger une enceinte de bois, qui fut par la suite remplacée par des pierres, pour protéger Ville-Marie des nombreuses attaques dont elle était la cible.
            Malgré les efforts qu'on avait mis pour défendre Montréal, elle tomba au main des Anglais en 1760. (Vers les années 1700, Ville-Marie représentait un terme désuet et on employa plutôt Montréal pour désigner cette ville.) Cette capitulation annonçait même celle de toute la Nouvelle-France. En 1763, par le traité de Paris, la France céda Montréal, comme toutes ses possessions en Amérique (à l'exception des îles Saint-Pierre et Miquelon) à l'Angleterre. Pourtant, le 13 novembre 1775, elle fut à nouveau envahie. Cette fois, ce fut par les Américains qui voulaient ainsi faire pression sur la Province de Québec pour qu'elle se joigne à leur cause. Ce fut sans succès.
            Au début du 19e siècle, Montréal perdit le rôle de centre important pour la fourrure. Cette situation était la conséquence de l'absorption de la compagnie du Nord-Ouest par la compagnie de la baie d'Hudson. En effet, ainsi, le commerce des fourrures passait exclusivement par la baie d'Hudson.
            De 1800 à 1850, Montréal vivait à l'heure du changement, comme les villes américaines et européennes. On aménagea son port et plusieurs immigrants anglais, écossais et irlandais s'installèrent à Montréal. Le centre-ville se forma, et la bourgeoisie exploitait la position stratégique de Montréal, entre le Haut et le Bas-Canada.
            En 1833, Montréal eut son premier maire : Jacques Viger. Il occupa ce poste pendant trois années. Son mandat ne fut pas facile, car les Rébellions commençaient à se faire sentir...
            Au milieu du 19e siècle, Montréal devint la métropole des colonies britanniques en Amérique du Nord. En 1842, elle fut même nommée capitale du Canada-Uni. Elle perdit cependant ce statut 7 ans plus tard, lorsque des anglophones membres du parti Conservateur Tory incendièrent le Parlement de Montréal pour protester contre la loi de dédommagement qui avait été adoptée précédemment en 1849. (Cette loi, qui dédommageait les habitants du Canada-Est qui avaient subi des dommages lors de Rébellions de 1837-1838, était d'ailleurs la confirmation du statut de gouvernement responsable qui avait été accordé en 1848.) Le Parlement, incendié en 1849, ne revint plus à Montréal par la suite.
            De 1850 à 1880, l'industrialisation commença à se faire sentir. On construisit des magasins-entrepôts, des ateliers, des bureaux, des salles de montre et des banques (bien que la Banque de Montréal, la première banque à Montréal avait été construite en 1817). Les compagnies d'assurance firent aussi peu à peu leur apparition.
            Dans les années après 1880, le Vieux-Montréal s'affirma comme le centre financier d'un Canada qui s'étendait alors jusqu'au Pacifique. On y retrouvait plusieurs gratte-ciel. Le port se développait aussi beaucoup. Jusqu'en 1950, on continua de considérer le Vieux-Montréal comme le coeur de la ville, même si peu de gens y demeuraient.
            Après la Deuxième Guerre mondiale, plusieurs promoteurs immobiliers s'occupèrent du nouveau centre-ville de Montréal. (Ils délaissaient le Vieux-Montréal.) Puis, en 1967, Montréal accueilla l'exposition universelle et, en 1976, Montréal fut l'hôte des Jeux Olympiques. Pour l'occasion, on construisit le stade Olympique et le Vélodrome.
            Montréal est encore aujourd'hui une ville très importante du Canada. Reconnue internationalement, elle attire aussi plusieurs tourismes.