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PAIX

 

Une expression pourrait caractériser l'esprit franciscain : Pénitence et Joie !

Apparemment inconciliables, ces deux faces d'une même monnaie sont pourtant essentiellement indissociables.

C'est l'appel du Christ : "Jésus, l'ayant regardé, l'aima, et lui dit : Il te manque une chose ; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. Mais, affligé de cette parole, cet homme s'en alla tout triste ; car il avait de grands biens." Marc, X, 21-22.

Pas de place pour le jeune homme triste? C'est compter sans le regard...L'appel, retenu par François et ses premiers compagnons et en quelque sorte fondateur de la spiritualité franciscaine, est suivi d'un retour du jeune homme.

Retour comme avant? Entre temps, la rencontre, l'amour...Et seul le retour, retournement, lui donnera la Joie. Car on peut, en la matière, suivre en prenant la direction opposée. L'affliction vient des biens, de la parole, de l'amour même duquel cette parole est venue, et qui ne peut pour lors être atteint ; toutes choses qui précèdent. "En marche!", nous disent les Béatitudes, car "Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n'est pas propre au royaume de Dieu." Luc IX, 62. L'Evangile, somme toute, ne nous dit pas ce qu'est devenu le regard du jeune homme riche. "Mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également." Luc XIII, 5. Egalement est à comprendre ici dans son sens contextuel : de façon égale, c'est à dire non pas absurde, mais in-sensée. Et c'est bien de cela qu'il s'agit en définitive : donner-prendre du sens. La Joie peut précéder, suivre la conversion, peu importe, elle fait sens, avec la pénitence.

Comment? Le corps mystique, par l'union des âmes dans la prière et les heures liturgiques, relie l'homme aux choses célestes. D'où l'angélisme de saint François. La Vierge Marie, sous laquelle l'ordre a placé sa protection, est Reine des Anges, des Saints, et Intercesseur auprès du Fils. Et c'est dans ce monde, sur ce plan que se situe la Joie franciscaine. La pénitence permet de prier, de se "priver", de s'oublier, surtout, pour mieux intercéder auprès du Christ et de sa mère en faveur des âmes. La Joie n'est pas dans les malheurs et les privations, elle réside dans ce don de soi-même aux autres et à Dieu. Deux pieds sur terre et l'esprit déjà au Ciel, y a-t-il encore place pour la tristesse?

Preuve de ce regard joyeux des Franciscains : le chapelet ou couronne séraphique : sept dizaines permettent de prier et méditer chaque jour sur les Sept Allégresses de la Vierge. C'est aussi une fête inscrite au calendrier liturgique franciscain et donnée à l'ordre par Pie X, pour être célébrée le dimanche qui suit l'octave de l'Assomption.C'est dire...Dans le contexte médiéval doloriste où sont nées tant de dévotions aux Cinq plaies du Christ, aux Sept Douleurs de la Vierge, à la Via Dolorosa, dévotions auxquelles les Franciscains, d'ailleurs, ne sont pas étrangers, loin s'en faut, la Joie et l'Allégresse avaient aussi leur place.

Pour en savoir plus sur la couronne séraphique...