Le régime militaire débuta en 1760, suite à la capitulation
de Montréal
et de la Nouvelle-France, et se termina en 1763, suite au traité
de Paris et à l'adoption de la Proclamation
Royale. Il fut adopté par le roi d'Angleterre, Georges II, car
la guerre en Europe n'était pas encore terminée en 1760.
Or, la victoire des Anglais en Amérique avait peu d'importance,
car les guerres intercoloniales avaient peu d'influence sur les traités
de paix. Ce qui scellerait le sort de l'Amérique du Nord était
donc la guerre qui rageait en Europe. Georges II ne savait alors que faire
de ses colonies et il confia aux militaires le rôle de maintenir
l'ordre et de rassurer la population.
Amherst nomma James Murray
gouverneur militaire provisoire de Québec.
À Trois-Rivières,
il nomma Ralph Burton et, à Montréal,
Thomas Gage. Bien qu'on appliqua les lois criminelles anglaises, on conserva
les lois civiles françaises. De plus, puisque l'évêque
catholique (Mgr de Pontbriand) était mort en 1760, on permit aux
grands vicaires d'administrer le diocèse.
Amherst obligea aussi la population à remettre toutes les armes
à feu. Cette décision créa du mécontentement
dans la population, car plusieurs habitants avaient besoin de la chasse
pour survivre. De plus, plusieurs soldats anglais vivaient chez l'habitant...
Désirant établir un climat de confiance entre Anglais et
Canadiens, on distribua alors quelques armes de chasse dans chaque paroisse.
Le commerce de détail (à l'unité ou à de petites
quantités) demeura sous le contrôle des Canadiens, bien que
ceux-ci doivent obtenir un permis du gouverneur et utiliser les unités
de mesure anglaises. Quant au commerce d'importation, les marchands anglais
(surnommés les Montrealers, car ils étaient nombreux à
Montréal) en prirent
le contrôle. Le problème de la monnaie
de cartes et des lettres de change compliquèrent toutefois le
commerce. Les Canadiens n'avaient pas de pièces et, même si
le gouverneur interdit l'usage de la monnaie de papier, les commerçants
n'eurent pas le choix : ils durent l'accepter, puis faire des pressions
sur Londres qui dut en obtenir le remboursement auprès de la France.
De plus, puisque la guerre et la mauvaise gestion avaient affaibli l'économie
de la colonie, on dut appliquer quelques mesures de redressement. Entre
autres, on importa des vivres de la Nouvelle-Angleterre, on incita à
cultiver les terres et on obligea les soldats et commerçants à
payer en argent tous les produits achetés aux habitants.