Site hosted by Angelfire.com: Build your free website today!
Critiques de Romans Star Trek


Critiques de Romans Star Trek, par Cat Ilina  


Un roman..., une critique : Le Monde Sans Fin  

Mi-figue, mi-raisin. Telles sont mes impressions sur ce "monde sans fin". Un "petit" (190 pages) roman trek qui se laisse lire sans déplaisir. Une jolie couverture mauve, un résumé un peu nébuleux en quatrième de couverture, voici pour l'aspect de ce livre sympathique. Le contenu est à l'image même de son contenant : agréable mais sans surprise.

Explications  
Le sujet
L'Enterprise vient de terminer une mission de repérage dans un coin désert du Quadrant.
A bord de son vaisseau tranquille, Kirk s'ennuie. Dans neuf jours, l'équipage arrivera à la Base Stellaire 3 pour y prendre son prochain ordre de mission... Neuf jours à attendre... Le Capitaine cafarde ferme... Soudain, le vaisseau rencontre un curieux astéroïde creux qui semble renfermer de la vie humanoïde. En fait, il s'agit d'un vaisseau spatial occupé par toute une civilisation dérivant ainsi dans l'espace depuis des siècles.

Kirk, McCoy, le lieutenant Larousse, linguiste (!), Tuck, officier de la sécurité et l'enseigne Moore se téléportent dans le zone habitée de ce vaisseau et prennent contact avec les autochtones. Ils comprennent vite que cette étrange civilisation a "oublié" qu'elle habitait un vaisseau clos perdu au milieu de nulle part.

Ces gens, des bipèdes ailés et poilus, vivent répartis dans des castes déterminant leur profession et la langue qu'ils utilisent. Ils sont dirigés par d'étranges magiciens et se reproduisent par clonage. Kirk tente de leur expliquer que ce mode de vie est artificiel sinon tyrannique.
Il leur dévoile également l'existence d'un univers extérieur au vaisseau. Mais les autochtones sont incrédules et veulent se débarrasser au plus vite des étrangers menaçant leur fragile organisation sociale.

Le téléporteur ne peut ramener l'équipe à bord du vaisseau... Comble du malheur, les Klingons sont jadis passés par là, laissant à leurs hôtes d'infortune de fort mauvais souvenirs...
Les Terriens, rejoints par Spock, prennent en otage un "Magicien" (appartenant à la caste dominante) et un traducteur afin de se rendre sur l'île des Magiciens et de rencontrer le Père Mécanique, chef suprême de cette société étrange.

Pendant ce temps, Scotty découvre un vaisseau klingon pris au piège par l'astéroïde il y a quelques années. Malheureusement, l'Enterprise est lui aussi victime de cet astéroïde qui aspire l'énergie du vaisseau. Scott envoie un signal de détresse... capté aussitôt par des Klingons belliqueux rêvant de se débarrasser du Capitaine Kirk.
Les officiers de StarFleet quittent le navire et doivent se rendre à leur tour dans ce vaisseau-astéroïde où ils espèrent retrouver leur capitaine et l'équipe d'exploration. Scott reste à bord de son cher Enterprise menacé par une bombe klingonne.

Qu'ils s'agisse de lutter contre les Klingons énervés, d'aider malgré eux les Chataliens (occupants légitimes de l'astéroïde), de sauver le vaisseau de la destruction, la tâche n'est pas aisée pour Kirk et ses hommes... Pas de doute, le capitaine n'a plus le temps de s'ennuyer...

La critique
Que peut-on dire de cette série de péripéties qui remplissent à ras-bord les deux cents pages du romans ? Comme vous l'aurez compris, on n'a pas le temps de s'ennuyer et de patauger dans des descriptions blablateuses.

Ici, c'est l'action qui compte. Beaucoup d'éléments viennent l'alimenter : une nouvelle civilisation complexe et bien décrite, des Klingons qui n'ont rien à envier à leurs congénères de la série classique, une excursion périlleuse dans un monde sans pitié...

Kirk n'a même pas le temps de s'attarder dans un coin ombragé avec une donzelle...
Ceci dit, Haldeman nous laisse tout de même le temps de respirer : il nous livre en effet de façon régulière un résumé de la situation fort ingénieux : tantôt nous lisons le journal de bord de Kirk, celui de Spock, son carnet personnel, le "journal de bord" de Klingons...
Nous avons aussi droit à un message de détresse, façon différente de faire le point. Cette histoire est très proche par son déroulement d'un épisode de la série classique qui alterne plusieurs rebondissements...

Hélas, hélas... J'ai également envie de dire que cet épisode est trop proche par certains côtés d'épisodes de la série télé. Le vaisseau-monde lui-même renvoie directement à un épisode de la série qui d'ailleurs porte en français un nom similaire ("Au bout de l'infini").

Ce n'est pas la première fois non plus qu'on nous sert une histoire de clonage et de société à castes. Les Klingons ont beau être nombreux, leur attitude est coulée dans le même moule et tous ont la même obsession : se débarrasser de Kirk (pensons, par exemple, à Klaa).

L'assaisonnement de l'histoire est assez convenu : quelques bagarres contre de vilains monstres, la "traversée du désert" de Kirk et Compagnie, le vaisseau qui perd son énergie, les Klingons à l'affût...
Bref, rien de bien nouveau sous le soleil de cette histoire un peu courte et c'est assez décevant. Avec toutes les possibilités que nous offre le vaste univers de la Fédération, n'est-on pas en droit d'exiger un peu d'originalité ?

Le style de l'auteur n'est pas à mettre en cause (pour autant que je puisse en juger au travers de la traduction). Haldeman écrit de façon simple mais ne manque pas les occasions de faire de l'humour. Il ne s'éternise pas sur de trop longues descriptions, le visage de tel extraterrestre se dessine en quelques mots et c'est agréable. J'aurais tout de même tendance à lui reprocher quelques clichés et un soupçon d'exagération malvenue.
Ainsi, les Chataliens "n'étaient pas gâtés par la création". "Selon les critères humains, ces êtres étaient laids. Pas bizarres, déconcertants ou différents mais littéralement moches" (p. 24). "Différents" ne suffisait pas ?

Etait-il nécessaire de leur donner des "gros yeux jaunes saillants comme ceux d'un crapaud" (p. 24) ? Et si Haldeman visait la différence, n'aurait-il pas pu puiser son inspiration ailleurs que dans un bestiaire ?

Un exemple d'exagération.
Les hommes de Kirk, perdus dans la jungle, doivent lutter contre des créatures nées de manipulations génétiques hasardeuses. Après quelques heures de lutte, le résultat est : "Quand le soleil se leva, Kirk, ses hommes et les deux Chataliens se tenaient au centre d'un cercle de monstres inconscients empilés sur près de trois mètres de haut" (p. 102). Diable! Quelle entreprise de nettoyage efficace !
Néanmoins, dans le feu de la lecture, de tels détails se font oublier facilement.

J'en arrive aux personnages. La façon dont ils sont traités est sans doute le point fort du roman. L'équipage de l'Enterprise est fidèle à lui-même. Leurs relations sont très bien exploitées et une fois encore, l'humour d'Haldeman fait mouche. Que ce soit dans les rapports Spock/McCoy, l'ironie dont sait faire preuve Kirk ou encore le comportement de Scotty, tout semble parfait.

L'auteur exploite chaque personnage avec succès. Sa recette ? Je le soupçonne d'avoir placé chaque personnage dans le situation où les traits dominants de son caractère seraient mis en valeur. L'équipage est divisé en petits groupe où les "anciens" collaborent avec les "nouvelles têtes".

Kirk et McCoy sont jetés au coeur de l'action. Spock partage son temps entre sa console scientifique et le monde des Chataliens où il a tout le loisir de se disputer avec McCoy. Scotty se retrouve à bord de l'Enterprise en perdition avec à son bord un Klingon alcoolique ! Uhura s'occupe de l'évacuation du vaisseau avec une efficacité qu'elle a peu eu l'occasion de montrer jusque là. Bref, chacun a de quoi s'occuper. Les nouveaux personnages sont sympathiques et de diverses origines.

Hélas (bis)... On se retrouve une fois encore un peu trop dans un épisode de la série classique. Les Klingons en sont l'exemple le plus marquants. Ils ont tendances à s'engluer une fois de plus dans leur rôle des "vilains-guerriers-qui-font-peur" et c'est dommage. Si on est agréablement surpris en lisant le cahier des pénitence de ces chers guerriers, on l'est moins face à leur attitude.

Quant aux décors, il vous sera facile de les imaginer. D'abord parce qu'ils sont bien décrits, ensuite parce que vous les connaissez : chaque Trekker sait à quoi ressemble une cité spatiale ou une jungle infestée de gros monstres. Pas de quoi se torturer l'esprit.

Conclusion
Couci-couça. Une bonne histoire, bien écrite. Des personnages fidèles à eux-mêmes qu'on n'a vraiment aucun mal à imaginer. Malheureusement, force est de reconnaître que ce roman est plus proche de la novelisation que de l'histoire originale. On a plus l'impression que Hadelman réécrit une histoire trek plutôt qu'il ne la prolonge.

Faut-il lire ce roman ? Pourquoi pas ? Ne sommes-nous pas finalement désireux de retrouver nos héros dan chaque roman trek ? Si vous n'avez pas envie d'être étonné, ne vous en privez pas mais ne vous estimez pas déçu si vous en attendiez quelque chose de frais, d'original et de nouveau.

Références : HALDEMAN J., Le monde sans fin, Fleuve Noir, n°21

Autres Critiques :

Assignment : Earth | L'Appel du Sang | Les Cendres d'Eden
Le Triangle Mortel
Star Trek selon Nichelle Nichols | L'Enfant de Saturne
L'Homme Parfait | Devil in the Sky | TNG : Survivors | VOY : Flashback
VOY : Mosaic