L'économisme
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Bouchard, Charest, hommes d'affaires : même combat!

Ce qui est surprenant en politique, c'est que le ridicule ne tue pas, au contraire, on a plutôt l'impression qu'il profite à son auteur. Par exemple, la semaine dernière, Lucien Bouchard a prétendument pris en défaut Jean Charest. Quelle belle gaffe, en effet, que de déclarer que le déficit zéro pourrait attendre pour permettre au système social, santé et éducation, de souffler un peu!

Imaginez, un chef politique qui affirme que le bien-être de la population est plus important que l'économie! Il fallait bien remettre les pendules à l'heure. Si on n'obéit pas ipso facto aux grands magnats de la finance qui commandent l'annulation de tout déficit, la cote de crédit du Québec va augmenter de façon vertigineuse et entraîner une catastrophe digne d'une tempête de verglas.

Bref, la ligne de parti s'aligne maintenant sur les directives des agences de courtage telle Moody's qui tiennent toutes les rênes du vrai pouvoir, le seul pouvoir qui compte désormais, le pouvoir économique. C'est ce que Lucien Bouchard et les hommes d'affaires appellent le consensus du Québec! Le consensus des dirigeants économiques.

Le plus drôle, ou le plus dramatique, c'est qu'on tourne la tête à droite ou à gauche, on voit la même réalité. Pas surprenant alors que Jean Charest soit revenu sur sa position. Il fallait qu'il montre patte blanche lui aussi.

Pendant ce temps, on coupe dans les services sociaux, dans la santé, dans l'éducation. Les compagnies mettent les employés à la porte, ou augmentent leur productivité et réduisent leur salaire. Qualité totale, prime au rendement, excellence, compétitivité, concurrence, ouverture des marchés, mondialisation, tous ces termes viennent renforcer la pression sur les employés. On doit tous se soumettre à ces nouvelles idoles sous peine d'être exclus du système.

Le moins drôle, justement, c'est que le système exclut de plus en plus de gens. Plus le progrès technologique et scientifique s'accélère, moins les ouvriers et les humains en général sont nécessaires pour faire tourner la roue de la productivité économique.

Et le pire dans tout cela, c'est qu'il n'y a pas d'idées préconçues, pas de ligne directrice, pas de plan préétabli. Le politique et l'économique sont main dans la main pour écraser la population, mais les dirigeants peuvent encore prétendre le contraire en toute bonne foi puisqu'ils sont les marionnettes de forces beaucoup plus puissantes qu'eux.

Le capitalisme sauvage, sans idéologie autre que l'accumulation de l'argent comme but ultime de toute entreprise, est supposé conduire à sa contradiction. Mais l'élastique de sa propre autorégulation s'étire lentement, et la population reste patiente.

La servitude volontaire des gens est actuellement mise à rude épreuve. L'élastique du capitalisme pourrait rompre, car on voit déjà quelques signes de résistance dans la santé et l'éducation. Alors il pourrait pincer les doigts de ceux qui tentent de le tendre à l'extrême.

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Guy Ferland