|
Le français full cool 2Réponse aux articles : L'erreur d'Emma Bovary de Antoine P. Boisclair et Hélène Jacques, jeudi 3 juin 2004, et Le bon français doit être enseigné de MarKo Hubert, mercredi 9 juin 2004, parus dans Le Devoir. Le numéro du 15 octobre 2004 de L'actualité contient un dossier spécial fort intéressant sur la langue de Molière intitulé Le français, c'est hot! Le dernier paragraphe de l'article qui clôt le dossier, «Un Objet du désir pour 116 pays» de Jean-Benoît Nadeau, se termine ainsi : «La force de la norme, qui caractérise le français par rapport aux autres grandes langues internationales, sera le principal défi des prochaines années. Les tenants d’une norme française unique sont de plus en plus minoritaires. Selon le sociolinguiste Louis-Jean Calvet, de l’Université de Provence — auteur de nombreux livres, dont La guerre des langues —, cet enjeu est plus important pour l’avenir du français que toutes ses escarmouches avec l’anglais. "D’ici deux siècles, le français du Congo pourrait devenir le congolais. Même en France, on enseigne encore un français du 18e siècle à des jeunes qui n’y comprennent rien, dit-il. Mais si le français de l’école est trop coupé du français de la vie, il peut aussi mourir."» Voilà qui résume bien les interrogations actuelles sur les normes du français écrit enseignées partout à la grandeur de la planète. C'est pour la survie du français à l'aube du XXIe siècle qu'on doit poser des questions qui font mal, parfois. Il ne s'agit pas de prôner un régionalisme douteux ou une plate oralité du discours écrit, comme certains m'accusent de l'avoir fait dans mon article Le français full cool, mais de s'ajuster un tant soit peu au «français de la vie» dans l'enseignement pour que ne meurt pas une si belle langue. |