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Le MEQ devenu MEQ'Donald

Lors de leur création, en 1967, les cégeps possédaient un mandat fondamental d'orientation. Il s'agissait de fournir à des jeunes en pleine formation sur tous les plans de la personne un certain laps de temps pour s'épanouir et trouver une voie qui leur convenait. Cet objectif est aux antipodes de la production en série de diplômes selon des taux de réussite décrétés par le patron du ministère de l'Éducation.

Mais dans une société néo-libérale comme la nôtre, qui n'a comme modèle de fonctionnement que celui de la rentabilité immédiate, le développement de tous les aspects de la personne représente une perte de temps, d'argent et d'énergie. Il faut produire au plus bas coût et le plus rapidement possible des élèves compétents dans des secteurs de pointe qui sont en demande de main-d'œuvre qualifiée.

Le système d'éducation devient ainsi un simple rouage dans le système économique. Une courroie de transmission qui sert sur un plateau d'argent des employés dociles, qualifiés, spécialisés et rapidement déclassés…

Ce n'est pas pour rien que la campagne de financement de l'Université de Montréal passe par les hérauts de la réussite économique, tels les Paul Desmarais, les André Cayer et les Brian Mulroney de ce coin de pays. L'éducation ne doit servir qu'à des intérêts économiques.

On est loin de l'invitation aux voyages qui, comme on disait, forment la jeunesse. Aujourd'hui, le ministère de l'Éducation veut plutôt façonner la jeunesse afin de produire, selon des quotas de réussite, de futurs employés modèles.

Par l'entremise de François Legault en effet, le monde des affaires a pris en charge le système d'éducation. On en paie le prix par la réussite à tout prix et les classements selon des rendements de performance comme dans les chaînes de montage ou d'alimentation. Le MEQ est devenu un MEQ'Donald…

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